20 janvier 2010

séquence souvenir



COUPE DE FRANCE (4 E TOUR) Charles Le Brun : « J'en avais rêvé ! »
3 octobre 2003








Cette rencontre n'est ni un derby, ni une affiche historique. Mais ce quatrième tour de la Coupe de France, entre un petit poucet plein d'appétit et un ogre (des Canaris !) mal en points en championnat, a tout pour plaire. Il ravi en tout cas Charles Le Brun, l'entraîneur des Mélénicks, qui a connu il y a bientôt vingt ans, «une saison exceptionnelle», sous le maillot plouhinécois. Depuis qu'Elliant (Promotion de première division) a tiré son gros lot avec l'AS Plouhinec (DHR), Charles Le Brun, le néo-entraîneur des Mélénicks a le sourire. «Ah, l'attente délicieuse du tirage... Je souhaitais rencontrer un de mes anciens clubs. Penmarc'h, les Paotred Dispount et l'AEG éliminés, il ne restait plus que le Stade Q et Plouhinec. Et il est vrai que j'avais rêvé de tirer Plouhinec ! Je n'y ai joué qu'une saison mais ce fut une saison exceptionnelle».

Parcours magnifique et tragique

1984-1985, l'une des plus belles périodes du club phare du Cap-Sizun. Une saison magnifique en DH, «devant 600, 700 spectateurs à chaque fois», doublé d'un parcours incroyable en Coupe de France. L'aventure des Mich' Moal, Rémy Moallic, et donc Charles Le Brun, ne s'arrêtera qu'en 32 e de finale face au Stade Français (défaite 2-1 à Penvillers devant près de 6 000 personnes). «Après avoir sorti Concarneau et Lorient, alors leaders de D4 et de D3». Mais les Canaris connurent également une fin d'année 1984 tragique. «Le 22 décembre, on sort Concarneau. Trois jours plus tard, on apprend le décés de Guy Boutier (entraîneur de l'ASP) et de sa femme. Et début janvier, on tape Lorient. On était soudé comme pas possible. On avait trouvé dans cette tragédie une force incroyable», se souvient le milieu de terrain qui avait alors 29 ans. C'est pour tout cela que cette unique année passée à Robert Normant tient une place à part dans le coeur de Charles Le Brun. Pourtant, ce n'était pas son premier 32 e de finale. «Le premier, c'était à Tours avec le Stade Q face aux Girondins de Bordeaux. Nous avions été battu à la dernière seconde des prolongations (0-1). J'avais 18 ans».

«Ça promet des buts»

Soit à peine plus jeune que les deux tiers de ses joueurs, cette saison, à Elliant. «C'est une équipe qui a grandi ensemble, qui est très complice en dehors du foot. Et ça se retrouve sur le terrain !». Et le ballon, lui, très souvent au fond des filets adverses : 19 buts inscrits pour cinq encaissés en cinq matchs et autant de victoires (trois en coupe et deux en championnat). Un championnat qui reste d'ailleurs la priorité des Mélénicks. «Cinq fois deuxième, il n'est pas possible de le faire une sixième fois !» Mais comme coupe et championnat peuvent parfois faire bon ménage... «Notre bonne préparation de la saison explique sûrement nos trois victoires contre des 1ère div' (2-1 à Plogonnec, 5-0 contre Pleuven et 3-1 (A. P.)à Mellac). Les gars ont respecté notre contrat de ne pas parler de la coupe avant le match de dimanche (victoire 6-1 à Melgven B). Moi-même, je ne m'étais pas encore renseigné sur Plouhinec. Mais je sais déjà qu'ils marquent pas mal. Et comme nous aussi, ça promet des buts. C'est d'ailleurs pour ça que j'aime la coupe. Ce sont des matchs différents, qu'on ne gagne que par KO».
• Olivier Louarn

coupe. elliant petit poucet
20 octobre 2003







Un club qui n'évolue même pas au plus haut niveau de district au sixième tour de la Coupe de France de football, c'est très rare. C'est pourtant l'exploit que viennent de réaliser les joyeux joueurs d'Elliant (promotion de 1 e r e division du Finistère-Sud) en battant 2 à 1 l'équipe du Penn ar Bed (PH). Au prochain tour, les Mellenicks pourraient rencontrer le Stade Brestois, qui évolue en National, huit niveaux au-dessus !
5 e TOUR DE COUPE DE FRANCE. ELLIANT (PROM 1 r e DIV) REÇOIT LE FC PEN AR BED (PH) « On a une chance »
17 octobre 2003







Il paraît qu'on les voit toujours ensemble : avant, pendant (évidemment) et après les matchs. Ils sont un groupe de six purs Mélen, tous issus de l'école de foot d'Élliant et ils ont pour mission d'amener le club en Première division. Mais cette semaine, Charles Le Brun et Loïc Coustans ont permis à Yves Delaporte, Yoann Coustans, Yannick Le Corre, Marc Jaffré, Vincent Le Dez et Guillaume Le Roy de penser à autre chose qu'à l'accession.

Ils ont entre 17 (Guillaume) et 22 ans (Vincent) et, avec Mickaël Valy, les frères Campion, Dominique Richard, Fred Thépaut ou Patrick Le Corre, ils ont fait exploser une défense de DHR au tour précédent. A l'issue de l'exploit, ils pensaient finir en beauté au 5 e tour. Ce point de vue est-il toujours d'actualité ? «Ah, non !», répond Vincent Le Dez, capitaine de 22 ans et porte-parole de ce groupe de six «bidorigs» devenu insatiable. «Quand on a su que c'était Pen Ar Bed, on s'est dit que Scaër ou Édern chez nous, ça aurait été aussi sympa. Bien sûr, le favori c'est eux puisqu'ils sont en PH et qu'il paraît qu'ils sont costauds. Mais nous, on se dit qu'on a déjà battu deux DHR. Alors...»

Continuer l'aventure

Pourtant, à discuter avec Charles Le Brun, on avait cru comprendre que la coupe, il valait mieux la laisser de côté. «Oui, mais il a changé d'objectif. Sans oublier le championnat, il se dit que c'est jouable contre Pen Ar Bed. Chez eux, je pense qu'on aurait perdu. Mais chez nous, on a une chance. Il risque d'y avoir beaucoup de public et on sait qu'on aura la gnac et la volonté pour gagner ce match», considère Yves Delaporte, le gardien (18 ans). «Pour l'instant, notre meilleur souvenir de footballeur, c'est la victoire contre Plouhinec. Mais on espère tous que le plus beau ce sera dimanche soir», avance, quant à lui, Marc Jaffré, le milieu de terrain, du haut de ses 19 ans. «C'est clair qu'on veut aller plus loin. Pour l'instant, on arrive à concilier coupe et championnat. Donc on se prend au jeu et on veut continuer. Et surtout, on est prêt à relever le défi», ajoutent les deux défenseurs vingtenaires, Yoann Coustans et Yannick Le Corre.

Stop ou encore ? : la question idiote

Dimanche prochain, sur les coups de 15 h, le coeur des six jeunes Mélen risque cependant de battre un peu plus fort que d'habitude à l'entrée sur le terrain. Parce qu'à la clé, il y a peut-être un 6 e tour à mettre dans les annales d'un club qui avait atteint le 4 e pour la première fois l'an passé et pareillement le 5 e cette année. Pourtant, ces «marmouz» savent bien que, malgré leur jeune âge, ce club leur en voudrait, à eux aussi, de ne pas monter en Première division au soir du 16 mai 2004. Alors imaginons que dans trois jours, le FC Pen Ar Bed mène 1-0 ou 2-1 à cinq minutes de la fin, quelle solution choisissent les six garçons : laisser tomber en se disant que les forces qu'ils ne mettent pas dans cette bagarre, ils les garderont pour le long championnat ou tout donner pour arracher les prolongations ? Un éclat de rire général et franc répond à la question qui doit être saugrenue. Le benjamin, Guillaume Le Roy (17 ans) a le droit de faire la dernière réponse. La plus facile car la plus évidente : «On donne tout. On donne tout et on passe. Quitte à le faire aux penaltys».
• Philippe Bosser
COUPE DE FRANCE (6 e TOUR). ÉLLIANT (PROMOTION 1 r e DIVISION) - LANNION (CFA2) Prolonger le rêve
31 octobre 2003







Il y a deux semaines, nous présentions les tout jeunes Mélenicks, ceux qui partis de l'école de foot, font désormais les beaux jours de l'équipe A. Aujourd'hui, nous donnons la parole aux autres : le capitaine Cyrille Marc, les fidèles Frédéric Thépaut Yannick Éon et Mickaël Valy. Et puis ceux qui sont venus à Élliant sur la fin de leur carrière (Dominique Richard et Patrick Le Corre) ou pour donner un coup de booster à la leur (les frères Anthony et Frédéric Campion).

On est mercredi soir à l'entraînement et les sept plus expérimentés de l'équipe (Patrick Le Corre est grippé), comme les autres, tournent et virent, devant le vestiaire.

Un entraînement pas comme les autres

D'habitude, ils sont déjà sur la pelouse, là où comme tous les amateurs du monde, ils réalisent les bicyclettes ou les arrêts qu'ils n'osent jamais tenter en compétition, chambrent et se marrent, font des exploits que personne ne voit jamais. Mais ce soir, ils patientent, presque gênés par le tapage fait autour de leurs performances. Parce que la presse les attend au tournant. France 3 est là, qui tourne un sujet sur Charles Le Brun, et peut-être la caméra et le projecteur leur permettent-ils de prendre enfin conscience de la situation : dimanche, eux les joueurs de Promotion de première division, ils vont jouer une CFA2, dans un 6 e tour de Coupe de France. Probablement du jamais vu en Bretagne dans la Coupe nationale. Le Télégramme est là aussi, qui interroge les «anciens», encore que Mick Valy, Fred Campion (24 ans) et Anthon' Campion (21 ans) n'en sont pas vraiment.

Mener pendant un quart d'heure

Peu disserts, Dominique Richard et Fred Thépaut, les obscurs au rôle de battant tellement important, regrettent du bout des lèvres que le tirage au sort leur ait réservé Lannion plutôt que le Stade Q ou l'USC. Mais de toute façon, cette aventure restera le plus beau souvenir de leur carrière. Même s'il faut qu'elle s'arrête là. «On jouera notre chance à fond», prévoit Fred Campion. «Mais il faut être réaliste : ce serait étonnant qu'on gomme les six divisions d'écart », estime Cyrille Marc. Leur objectif est ailleurs : «Actuellement, c'est le rêve. Pour qu'il se prolonge, il faudrait qu'on mène au score pendant un quart d'heure face à Lannion. Ça ferait plaisir à tout le monde : à nous et aux spectateurs...», pense tout au haut le groupe. «Ensuite, on ferme...», rigole Fred Thépaut. Mick Valy et Anthon' Campion ont compris le message : la moindre occasion, ils vont la saisir pour planter un but aux lannionnais. Après, on résiste le plus longtemps possible. Le groupe de Mélen rejoint cette fois le terrain d'entraînement. Charles Le Brun dirige la séance. Jusqu'à dimanche, les jaunes sont sur un nuage. Et il sera bien assez tôt, lundi, de se replonger dans le championnat. «On a plus de chances de le gagner que de gagner la coupe de France», rigole Dom' Richard.
• Philippe Bosser
les Mellenicks Elliant au 6 e tour de la Coupe de France Les « p'tits jaunes »» boivent du p'tit lait
31 octobre 2003







Compulsées avec soin, les annales de la Coupe de France sont catégoriques : en Bretagne, jamais club de promotion de première division de district (la 11 e dans la hiérachie du foot) ne s'est hissé au 6 e tour de la compétition. Il y a fort à parier, même, que l'exploit d'Elliant n'a pas d'équivalent à l'échelon national.

Elliant, donc ! Sur l'indispensable carte topographique, qu'année après année les suprises de la Coupe nous invite à consulter, la jolie bourgade cornouaillaise est située non loin d'Ergué-Gabéric, à quelques encablures aussi de Rosporden et de Saint-Yvi. Une fois ces points de repères connus, il est a priori facile de s'y rendre. Mais, quand on n'est pas du coin, la vigilance est de rigueur. Car les panneaux indicateurs, si on les trouve, peuvent être situés à hauteur des mollets. Avis aux Lannionnais (CFA2), les adversaires à venir des Mellenicks, petits jaunes (en Breton) mais héros de taille du prochain week-end de la Toussaint.

Y a pas de secret !

Forcément, la performance hors norme de ces irréductibles fait des envieux. Elle intrigue, aussi. De quelle potion magique Elliant s'est-elle gavée pour mater cinq équipes, toutes plus huppées qu'elle ? Aucune ! Y a pas de secret, non plus. Juste une recette vieille comme Erode, que les Melen dévoilent non sans fierté : du travail, de l'assiduité, ça va de pair, et un enthousiasme qu'exacerbe l'amour du maillot porté depuis presque toujours. Ces jours-ci, lors d'entraînements bi-hebdomadaires, ils entretiennent le tout, avec passion, dans le froid et la semi-pénombre de soirées plus médiatiques que de coutume. Sous la caméra de France 3, mercredi, sur le terrain annexe de leur stade fétiche, 25-26 garçons, attentifs, concentrés, boivent les paroles de Charles Le Brun, l'entraîneur, figure du foot sud-finistérien, arrivé au club à l'intersaison. Studieusement, chacun exécute les exercices, accomplit les tours de demi-terrain. S'il y en avait, mais c'est pas l'époque, on entendrait les mouches voler. Etonnant ! «C'est une équipe sérieuse même si ce soir, ils ne sont pas très nombreux. C'est les vacances et la B ne joue pas ce week-end. D'habitude, ils sont une bonne trentaine». Cet état des lieux établi en toute simplicité par Loïc Coustans, le président aux 35 licences melen, laissera rêveur plus d'un entraîneur de district.

Complices

Le regard brillant, il poursuit : «Atteindre le 6 e tour de la coupe, c'est un bien bel exploit qui tient à une certaine continuité. Nos jeunes sont restés chez nous. En première, six joueurs ont moins de 22 ans. Et sur les 14 qui composent le groupe, quatre seulement ne sont pas issus de notre école de foot. Certains sont partis un temps, avant de revenir plus riches d'autres expériences. C'est une bonne bande de copains. Ils sont complices sur et en dehors du terrain». Dans le groupe A de promotion de 1 r e division, le parcours d'Elliant aussi est sans faute. 4 victoires, 17 buts marqués pour 5 encaissés : voilà pour les stats. La PH, le plus haut niveau que le club a jamais connu («Ca remonte à 68-69», se souvient Michel Bars, l'entraîneur de la B ) est en vue à moyen terme. Mais avant, dimanche, il y a ce fameux 6 e tour de la Coupe de France. «L'an dernier, notre parcours s'était arrêté au 4 e tour. Concarneau, qui était en CFA 2, comme Lannion, nous en avait mis 10 . Net et sans bavure», sourit Loïc Coustans. «On espère en prendre un peu moins et en marquer un ou deux». Sortir la tête haute. Après avoir bu du p'tit lait, les «p'tits jaunes» ne veulent pas boire la tasse. Ils ne le méritent pas.
• Karine Joncqueur

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